Sil'ĂȘtre humain a dĂ©veloppĂ© un cerveau aussi gros au fil du temps, c'est peut-ĂȘtre bien parce qu'il a Ă©tĂ© contraint de coopĂ©rer avec ses semblables et a donc appris Ă travailler en
Lemonde change et les flux migratoires d'aujourdâhui ne sont plus ceux dâhier. LâAlgĂ©rie et la France doivent entamer la rĂ©daction dâun quatriĂšme avenant Ă lâaccord franco-algĂ©rien du 27 dĂ©cembre 1968, et ce, afin dâamĂ©liorer la situation de ces AlgĂ©riens arrivant en France. Dans lâoptique dâun nouvel avenant, le
Ilsont 175 000 mineurs placĂ©s par dĂ©cision de justice sous la protection de lâaide sociale Ă lâenfance, parmi lesquels 60 000 sont en foyer ou famille dâaccueil.
Dansun contexte dâautomatisation et de robotisation, on estime quâentre 75 et 375 millions de personnes vont devoir changer de travail dâici 2030 dans le monde. Elles seront par ailleurs infiniment plus nombreuses Ă devoir modifier leur maniĂšre de travailler, notamment pour y intĂ©grer les robots et lâIntelligence Artificielle : un
Publishingplatform for digital magazines, interactive publications and online catalogs. Convert documents to beautiful publications and share them worldwide. Title: Rendre Le Travail Plus Humain - F. PICHAULT, Author: anne.mergelsberg@ulg.ac.be, Length: 3 pages, Published: 2019-05
Sujet: Le travail nous rend-il plus humain ? Le travail provient du mot latin « tripalium » qui signifie instruments de torture, il est souvent associĂ© Ă la souffrance et a lâobligation. Ainsi il peut ĂȘtre dĂ©finit comme Ă©tant une transformation consciente de la nature qui a pour objectif de transformer lâhomme en lui-mĂȘme.
lhdHR. L'analyse du professeur Le travail, du latin tripalium qui dĂ©signe un instrument de torture, est souvent assimilĂ© Ă une activitĂ© pĂ©nible, dĂ©sagrĂ©able. Il faut travailler pour subsister, ce qui signifie que le travail procĂšde dâune nĂ©cessitĂ© naturelle, animale, selon laquelle lâhomme nâest pas homme par le travail, mais fait partie des choses naturelles qui sont soumises Ă des contingences matĂ©rielles quâil faut soigneusement dissocier de lâagrĂ©ment de lâexistence. Cette approche du sujet suppose donc que le travail sâoppose au loisir et ne peut ĂȘtre une fin en soi. Cependant, il semble que le travail permet Ă©galement Ă lâhomme de dĂ©passer sa stricte existence animale pour se dĂ©velopper intellectuellement et moralement. Lâhomme devient un ĂȘtre rationnel et raisonnable parce quâil travaille. Ă cet Ă©gard, il semble bien que travail procure une forme dâexistence meilleure au sujet de laquelle il ne serait pas absurde de penser quâelle satisfait lâhomme. Or, le plaisir nâest-il pas nĂ©cessairement articulĂ© Ă la satisfaction ? Le travail ne rend-il pas lâhomme heureux ? Le paradoxe de ce sujet est dâindiquer que lâaliĂ©nation est le moyen de la libĂ©ration travailler est un mal se torturer Ă une activitĂ© pĂ©nible pour un bien accĂ©der Ă lâintelligence, la sociabilitĂ© etc.. ...
Le deal Ă ne pas rater Cartes PokĂ©mon oĂč commander le coffret PokĂ©mon Go Collection ... ⏠Voir le deal Le Monde Antique Vie du Forum Philosophie et dĂ©bats +3AnudarSteufDeck7 participantsAuteurMessageDeckRambo des bacs Ă sables... Nombre de messages 674Date d'inscription 13/02/2006Sujet La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Mar 3 Oct 2006 - 2220 Mes amis historiens, et par ailleurs philosophes, je vous soumet cette question que j'ai retrouvĂ©e dans un bouquin de philo...Qu'en pensez vous?Deck_________________Ceux qui oublient le passĂ© sont condamnĂ©s Ă le revivre SteufHiĂ©rodoule de Mercure Nombre de messages 7779Age 32Localisation PrĂšs de Chaumont 52Date d'inscription 13/11/2004Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Mer 4 Oct 2006 - 1837 Tiens, coĂŻncidence, nous aussi en philo on commence l'annĂ©e avec le thĂšme Culture/Nature. J'aurais du mal Ă te dire beaucoup de choses pour l'instant... Mais avant toute chose, Ă mon avis il faut dĂ©jĂ bien savoir ce qu'on entend par "humain". On ne peut pas se permettre de divaguer dans tous les coins de la pensĂ©e Ă la fois, juste Ă cause d'un terme dans la question mal prĂ©cisĂ©. VoilĂ un mot qui a pas mal de sens. ConsidĂ©rons trois cas 1. "Humain" = "relatif Ă l'espĂšce humaine, au genre humain" La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain, bah non, l'homme est dĂ©jĂ humain par stricte dĂ©finition. Bon, on peut dĂ©jĂ oublier le sens "Humain" = "bon, charitable, gĂ©nĂ©reux, indulgent" Ca peut tout Ă fait se creuser on peut en effet se demander en quoi la culture rend l'homme bon, donc sociable. D'un autre cĂŽtĂ©, on sait trĂšs bien que la sociĂ©tĂ© n'enfante pas que des bons...3. "Humain" = "propre Ă l'Homme" Ah, c'est sĂ»rement la piste la plus intĂ©ressante qu'est-ce qui est propre Ă l'homme sous-entendu, par opposition aux autres formes de vie, sinon la vie en sociĂ©tĂ©s, les cultures propres Ă chacune d'elles, la conscience de soi, de l'univers et de la mort, le langage articulĂ©, le dĂ©veloppement des arts, des sciences et de la pensĂ©e, entre autres facultĂ©s intellectuelles ?Tu me diras ce que tu en penses mais je crois pour ma part que c'est au troisiĂšme sens qu'on se seul truc qui m'embĂȘterait, ce serait de devoir se demander pourquoi la culture travaille Ă rendre l'homme plus humain lĂ oĂč par dĂ©finition il se dĂ©marque du reste du monde vivant par une culture, justement quand tout le reste ne vit que selon la nature.Petite parenthĂšse cela n'exclut pas que l'Homme peut aussi vivre selon la Nature, on est bien d'accord. La preuve, il est soumis Ă la gravitĂ©, Ă la fatigue, Ă la faim, aux envies pressantes et Ă l'inĂ©luctable venue de la mort comme tout le monde. De mĂȘme, dans les sociĂ©tĂ©s primitives et mĂȘme dans des sociĂ©tĂ©s moins primitives la loi du plus fort Ă©tait en l'hĂ©sitation entre mesure vie selon la Culture, les lois sociales, en conformitĂ© avec les rĂšgles que l'Homme s'est donnĂ© afin que thĂ©oriquement jamais le fort ne brutalise le faible et dĂ©mesure vie selon la Nature, les lois naturelles, les dispositions naturelles dont Nature nous a inĂ©galement douĂ©s a une portĂ©e politique et Ă©conomique problĂšme de la rĂ©partition des biens et des pouvoirs, par exemple dans le cas des sociĂ©tĂ©s tribales c'est vite rĂ©glĂ©.Et c'est lĂ que se pose un paradoxe le dĂ©sir d'ĂȘtre le plus riche, le plus puissant, ne peut exister que dans le cadre d'une sociĂ©tĂ©, oĂč l'on peut se comparer Ă d'autres. Ce dĂ©sir naturel a donc en rĂ©alitĂ© une origine ce n'est qu'une parenthĂšse, n'allons pas dire que j'ai dĂ©jĂ osĂ© dĂ©vier le sujet. _________________Si vis copyrightem, para Ă©dition par le Sam 7 Oct 2006 - 1956, Ă©ditĂ© 1 fois AnudarPĂ©riĂšque de Messine Nombre de messages 45Age 42Localisation LyonDate d'inscription 01/08/2006Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Mer 4 Oct 2006 - 2012 IntĂ©ressant comme sujet .Comme Steuf le fait remarquer le noeud du problĂšme consiste implicitement Ă dĂ©finir ce qui fait "l'humanitĂ©" de l'Homme avec un grand h puisque l'on parle ici du genre humain.Le "propre de l'Homme" n'est pas Ă chercher dans le fait biologique, ou du moins, pas seulement. L'Homme n'est pas remarquable d'un point de vue biologique c'est un organisme animal des plus fragiles et ne prĂ©sentant d'adaptation Ă aucun environnement ce qui lui permet, paradoxalement, de circuler partout sur Terre et de pouvoir s'installer partout ; il est aussi le seul Primate Ă oser s'aventurer volontairement dans l'eau et Ă nager.Il n'est pas Ă chercher non plus dans le fait social. Les eusociĂ©tĂ©s d'Insectes prĂ©sentent une organisation bien plus aboutie que nos propres sociĂ©tĂ©s politiques songez que les eusociĂ©tĂ©s d'Insectes existent depuis 150 millions d'annĂ©es alors que les sociĂ©tĂ©s politiques d'ĂȘtres humains n'existent sans doute pas depuis plus de deux millions d'annĂ©es au plus. Il n'a pas non plus l'exclusivitĂ© de la culture on a mis en Ă©vidence des traits culturels chez certains Primates mais aussi, ce qui est plus Ă©tonnant, chez des Oiseaux. Quant Ă la technologie, il ne s'agit somme toute que d'une façon de mieux survivre dans un environnement hostile, et Ă ce titre, nombre d'animaux possĂšdent une technologie certes rudimentaire mais tout aussi efficace que la nĂŽtre des Primates savent rĂ©aliser des outils trĂšs simples, des Oiseaux savent choisir des cailloux sur lesquels lĂącher des coquillages pour les casser.Le "propre de l'Homme" serait en fait Ă chercher dans sa capacitĂ© Ă se concevoir lui-mĂȘme comme un ĂȘtre mythes grecs peuvent se lire ainsi comme les premiers balbutiements d'une pensĂ©e qui cherchait Ă concevoir l'humain. Ulysse, au cours de l'OdyssĂ©e, rencontre des ĂȘtres qui ressemblent Ă des Hommes mais qui n'en sont pas. En filigrane, apparaĂźt un trait fondamental est un ĂȘtre humain celui qui a conscience d'une proximitĂ© d'esprit avec d'autres ĂȘtres semblables Ă lui. Le Cyclope est capable de manger des ĂȘtres qui lui ressemblent et qui parlent comme lui, il n'est donc pas humain ; CircĂ© change les compagnons d'Ulysse en pourceaux et leur supprime donc la parole et l'intellection, niant leur humanitĂ©, elle n'est donc pas test d'humanitĂ© du "gom jabbar" dans Dune est Ă comprendre dans le mĂȘme sens. Pris dans un piĂšge, l'animal se ronge une patte pour Ă©chapper au prĂ©dateur alors que l'ĂȘtre humain attend l'arrivĂ©e de ce prĂ©dateur pour avoir l'opportunitĂ© de l'Ă©liminer et ainsi de supprimer une menace qui pĂšse sur toute l'espĂšce. L'ĂȘtre humain a donc la conscience qu'existent des ĂȘtres semblables Ă "propre de l'Homme", ce serait donc ĂȘtre capable de se dĂ©finir comme partie intĂ©grante d'une communautĂ© plus vaste. La Fourmi, le Termite, bien que vivant au sein de sociĂ©tĂ©s bien plus anciennes et plus Ă©voluĂ©es que celles de l'Homme, n'en ont pas conscience ; la somme des actions individuelles des membres des communautĂ©s rĂ©alise l'action de la communautĂ©, par le jeu des essais et des erreurs liĂ©s aux instincts de chaque question qui est posĂ©e ici sous-entend que l'humanitĂ© de l'Homme puisse Ă©voluer vers un "mieux" humain. Comment ĂȘtre "mieux" humain que ce que l'on est ?Le code de Hammourabi dĂ©finissait trois variantes d'humanitĂ© l'esclave, le mesquin et l'homme vĂ©ritable, en une hiĂ©rarchie bien entendu croissante. Les mythes grecs proposent eux aussi, d'une façon implicite, des clĂ©s d'interprĂ©tation sont humains par opposition aux dieux les ĂȘtres qui consomment la chair, et non l'os de l'offrande sacrificielle le partage du boeuf par PromĂ©thĂ©e entre les dieux et les hommes ; sont humains ceux qui consomment un aliment prĂ©parĂ© le pain, par opposition au lotus des Lotophages, qui est mangĂ© aussitĂŽt que cueilli ; sont humains ceux qui parlent le grec les autres se situent en dehors de la koĂŻnĂȘ et sont donc considĂ©rĂ©s comme des barbares Ă l'Ă©poque classique.De nos jours, les sociĂ©tĂ©s humaines considĂšrent comme humains les ĂȘtres nĂ©s de la reproduction d'un homme et d'une femme, ce qui permet ainsi d'Ă©tendre la dĂ©finition d'ĂȘtre humain Ă tout individu anthropomorphe de cette planĂšte . Ătre "mieux" humain, ce serait donc Ă©tendre sa propre dĂ©finition de l'humain afin d'y englober toujours plus d'ĂȘtres Ă sa ressemblance. C'est ainsi que des primatologues commencent Ă proposer de modifier les noms d'espĂšces du ChimpanzĂ© et du Bonobo afin de les intĂ©grer au genre "Homo", et donc en faire des Hommes au sens biologique du dĂ©finir la culture ? On a vu que des sociĂ©tĂ©s animales rudimentaires possĂ©daient certains traits culturels, Ă savoir des comportements qui sont transmis Ă leur descendance, ce que l'on appelle des "mĂšmes" ils sont Ă la pensĂ©e ce que les gĂšnes sont Ă la cellule vivante. L'espĂšce humaine dispose d'une culture abondante du fait de son Ă©norme capacitĂ© d'apprentissage et repose donc sur un ensemble de mĂšmes trĂšs idĂ©es transmises de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration Ă©voluent de la mĂȘme façon que les gĂšnes et permettent ainsi une Ă©volution des comportements humains. En Ă©voluant, ces mĂšmes contribuent donc Ă modifier la perception que l'Homme a de sa propre humanitĂ©. Le mĂšme dominant de la culture babylonienne en la matiĂšre voulait que le statut d'humain soit accordĂ© par une autoritĂ© plus haute ; chez les Grecs, une Ă©volution de ce mĂšme voulut que le statut d'humain puisse ĂȘtre acquis par la capacitĂ© Ă communiquer et Ă vivre selon certains faut bien comprendre cependant que les mĂšmes ont la vie dure. Bien que des gĂ©nocides aient eu lieu avant le XXĂšme siĂšcle, c'est depuis ce dernier que l'Homme ne peut plus se cacher Ă lui-mĂȘme que, parfois, il peut ĂȘtre amenĂ© Ă restreindre le statut d'ĂȘtre humain Ă certains individus, en excluant ainsi d'autres dont les comportements sont considĂ©rĂ©s comme Ă©trangers voire menaçants. On sait ce que l'Homme a fait, tout au long de son Histoire, de ceux qui reprĂ©sentent une menace Ă la stabilitĂ© de ses sociĂ©tĂ©s si fragiles . Or, ces restrictions ne sont pas faites par caprice elles le sont toujours au terme d'un processus de rĂ©flexion et de justification souvent trĂšs poussĂ© et d'une logique se voulant n'est donc pas la seule culture qui permet Ă l'Homme de devenir "mieux" humain, mais plutĂŽt un rĂ©examen permanent des mĂšmes qui en constituent les fondations, Ă la lumiĂšre Ă©ventuelle de donnĂ©es biologiques absentes du prĂ©cĂ©dent examen, et dans le but d'une extension du statut d'humanitĂ© mais jamais d'une restriction. A ce titre, il me semble trĂšs probable qu'Ă terme certains Primates, que l'on considĂšre de nos jours comme des Animaux, seront inclus dans l'HumanitĂ©. Celle-ci ne sera dĂšs lors plus un groupe qui ne serait qu'un premier pas vers une nouvelle extension, dans l'hypothĂšse de la dĂ©couverte d'une forme d'intelligence radicalement diffĂ©rente, qu'elle soit artificielle ou bien extraterrestre. dagdaTanneur de Tyr Nombre de messages 104Age 32Localisation gaule, durocortorumDate d'inscription 07/07/2006Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Lun 9 Oct 2006 - 1447 putain j'ai un peu de mal Ă suivre, mais bon, je m' selon toi Anudar, se qui rend l'homme "humain" serai le fait qu'il se considĂšre comme appartenir Ă un groupe plus grand que les animaux ne se le considĂšre ? c'est pas trĂ©s français ma phrase mais tant pis j'ai pour ma part une idĂ©e approchant la tienne je pense que les hommes sont "humain" donc "propre Ă l'homme" en effet non pas parce qu'ils ont fabriquĂ© nombres d'outils et notament d'armes pour survivre ou se dĂ©fendre __ car cela ne prouve que l'instint de survit propre Ă toute les especes on a vu plusieurs espesces fabriquer des outils avec leur moyens __ mais parce que l'homme Ă un instint d'entre-aide. L'homme dans les pires difficultĂ©s, va voir son prochain pour demander de l'aide. Donc en effet, plus l'homme considĂšre comme son prochain un grand nombre de personne, plus il est "humain". De plus, l'homme est plus "humain" aussi lorsqu'il aide son prochain, et notament tu parlait de Dune Citation dans Dune ... Pris dans un piĂšge, l'animal se ronge une patte pour Ă©chapper au prĂ©dateur alors que l'ĂȘtre humain attend l'arrivĂ©e de ce prĂ©dateur pour avoir l'opportunitĂ© de l'Ă©liminer et ainsi de supprimer une menace qui pĂšse sur toute l'espĂšce. l'homme Ă la guerre se bat et continue Ă se battre pour protĂ©ger ceux qui sont derriĂšre, les civils trops faibles pour ce dĂ©fendre. Ce n'est en aucun cas parce qu'ils Ă©coutent leurs supĂ©rieurs que les soldats seront plus humains les supĂ©rieurs peut-ĂȘtre, Ă moins que se ne soit pour leur propre survit C'est pourquoi, d'aprĂ©s se raisonnement, je trouve les hommes moins "humains" quand ils vivent dans des villes d'anonymes, oĂč certaines personnes agĂ©s n'osent pas aller voir leurs voisins en cas de gros problemes GermanicusFidĂšle de Magna Mater Nombre de messages 204Age 34Localisation Dans un Castrum en GermanieDate d'inscription 15/06/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Jeu 17 Jan 2008 - 143 Je viens de trouver ce vieux sujet interessant et j'ai dĂ©cider de le faire revivre un peu tant le sujet me semble mon point de vue deux voies sont possible pour un homme cultivĂ© je ne prĂ©tend pas encore en etre un, mais j'espĂšre le devenir un jour, du moins aux yeux de ma familleSoit on voit la Culture comme la somme des connaissances humaines, des informations que l'on pioche par ci par lĂ , et dans ce cas, la culture c'est aussi connaitre les erreurs des ancetres. La culture est pour moi la somme de toute connaissance. Engrenger ses connaissances et augmenter sa culture, c'est necessairement apprendre des erreurs des ancetres et donc Ă©viter les atrocitĂ©s commises. La culture rend plus humain car elle enseigne, on apprend Ă mieux vivre, on apprend Ă comprendre. Le Racisme ou l'ethnocentrisme ne sont que les fruits d'une inculture grandissante. L'Homme cultivĂ© est curieux, et surtout envers la diffĂ©rence, sans jamais commetre l'erreur de la juger. Dans ce cas la culture rend meilleur et plus y a un autre cas, tout aussi valable Ă mon avis. Si la Culture peut rendre plus humain, elle peut aussi rĂ©hausser l'Humain lui mĂȘme. L'Homme cultivĂ© est gĂ©nĂ©ralement vu comme le "savant", or de tout temps, celui qui sait a toujours Ă©tĂ© supĂ©rieur Ă celui qui ne sait pas. La culture peut donc dĂ©velopper une sorte d'orgueil chez celui que la plus si la culture permet Ă l'homme de connaitre les erreurs ancestrales, l'Homme peut soit en apprendre et tout faire pour changer l'HumanitĂ©, soit bien au contraire il est rĂ©aliste et se dĂ©courage d'amĂ©liorer cette humanitĂ© en laquelle il perd toute l'Homme cultivĂ© peut se dĂ©solidariser des humains, il peut s'auto exclure pour la simple et bonne raison qu'il en sait plus que les autres. Il en devient parfois austĂšre, froid, seulement animĂ© par sa soif de savoir, son envie d' que je viens d'Ă©crire est relativement applicable dans mon cas. Bien que je ne me vois pas encore comme un homme de culture, ces deux visions s'affrontent dans mon esprit. Je reste partagĂ© entre l'Humaniste qui veux Ă©clairer le monde, et le pragmatique froid Ă la limite de l'Humain _________________" L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste "NapolĂ©on 1er nidorPirate de Cnide Nombre de messages 324Age 31Date d'inscription 24/02/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Jeu 17 Jan 2008 - 2047 TrĂ©s bonne idĂ©e. Joli texte aussi Pour moi c'est clair que ce qui diffĂ©rencie l'humain de l'animal, mis Ă part ses contacts sociaux trĂšs developpĂ©s, c'est l'art et la un athĂ© est un humain, mais on se comprend. Donc, histoire de pas dire "d'accord avec toi, je pense pareil", autant que l'on parte un peu sur le trip "les gens qui n'ont pas d'identitĂ© culturelle sont t'ils encore vraiments humains ? GermanicusFidĂšle de Magna Mater Nombre de messages 204Age 34Localisation Dans un Castrum en GermanieDate d'inscription 15/06/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Jeu 17 Jan 2008 - 2358 Sujet interessant en suis trĂšs Ă cheval sur l'identitĂ© culturelle. Pour moi, renier son identitĂ© c'est se renier tout court. Certains voient dans l'identitĂ© culturelle comme un carcan qui nous bride. C'est faux selon moi. Je suis trĂšs fier de mes origines Franques et j'assume Ă fond ma culture Française, cela ne m'empeche pas d'Ă©prouver une profonde curiositĂ© pour les autres qu'un homme sans culture ? Un homme qui rejette son propre hĂ©ritage n'est pas un homme. Il peut croire qu'il se libĂšre, mais je pense au contraire qu'il se renferme dans son propre refus. Il se nie lui mĂȘme, ce qui ne sera jamais un bon dĂ©part. _________________" L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste "NapolĂ©on 1er nidorPirate de Cnide Nombre de messages 324Age 31Date d'inscription 24/02/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Ven 18 Jan 2008 - 2147 Rhùùa ce que j'envie votre beau parlĂ© Oui, d'ailleurs, quand on voit ces "gens sĂ©rieux" qui vont au boulot Ă Paris tout les jours en prenant le mĂ©tro comme des pingouins en ces boulots Ă la con nous dĂ©shumanisent je trouve, pas vous ? GermanicusFidĂšle de Magna Mater Nombre de messages 204Age 34Localisation Dans un Castrum en GermanieDate d'inscription 15/06/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Sam 19 Jan 2008 - 1545 Alors lĂ je t'arrete tout de suite mon ami Tu peux me tutoyer ! Je vouvoie uniquement quand je ne connais pas la personne et si elle est beaucoup plus agĂ©e que moi. Dans le cas prĂ©sent, on se connait un peu, et puis on est les deux seuls survivants de ce forum, alors je pense qu'on peut arreter les formules d'usages En ce qui concerne le travail, je ne sais pas trop..... Tout dĂ©pend du travail en question en fait. Si on est un simple maillon de la chaine ou si on fait partie des instances simple maillon de la chaine n'a pas toujours une vraie personnalitĂ© ou plutot une vraie identitĂ©. Il se contente dans la plupart des cas, pas tous d'etre monsieur je suis bien plus ambitieux, et je ne conçois pas ma vie sans un travail fondamentalement utile. Je ne sais pas encore exactement ou je vais me diriger, mais que se soit dans la culture ou j'aurais Ă coeur de cultiver et de passionner les gens la culture est un fondamentale pour moi, ne pas vouloir connaitre, ne pas avoir de curiositĂ© culturelle, c'est ne pas etre grand chose selon moi. Et si c'est dans l'autre domaine que j'affectionne, La politique, j'aurais Ă coeur de devenir quelqu'un d'influent, de respectĂ©, mais aussi quelqu'un d' tu te donnes un vrai objectif pour ta vie future, alors ton travail prendra un tout autre sens. L'important est de ne pas se fondre dans la masse et de te dĂ©marquer le plus possible tout en restant toi je suis d'humeur philosophique cet apres midi. J'aime parler de tout cas, j'espĂšre que nous allons redynamiser le forum Ă nous deux, je vais essayer de crĂ©er des sujets et faire de la pub, essaye d'en faire de ne sommes plus que trois Ă venir, si ça continue, je demande Ă etre nommĂ© admin _________________" L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste "NapolĂ©on 1er nidorPirate de Cnide Nombre de messages 324Age 31Date d'inscription 24/02/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Sam 19 Jan 2008 - 2247 Je n'ai pas grand chose Ă rajouter Ă tes propos, ils reflĂštent bien ma pensĂ©e. Je dois avouer que je mĂ©prise un peu ces maillons des entreprises, tous habillĂ©s de la mĂȘme façon, sans avoir d'uatre but dans la vie que d'obtenir une augmentation Point de vue clturel, on peut parler de culture occidentale, mais j'ose espĂšrer que non, aprĂ©s ce que les peuples antiques nous ont culture perse et grecque a, Ă mon avis, fortement contribuĂ© Ă civiliser les humains et Ă les rendres moins on commence Ă oublier ces acquis. depuis le Moyen-Ăge, la culture passe de plus en plus au second plan, et du coup, j'ai l'impresion que notre degrĂ© de civilisation regrĂšsse. Enfin, ce n'est sans doute qu'une on va le relancer le forum, mais, mĂȘme si on n'y parvient pas, il constitue dĂ©jĂ une mine d'infos impressionante. GermanicusFidĂšle de Magna Mater Nombre de messages 204Age 34Localisation Dans un Castrum en GermanieDate d'inscription 15/06/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Dim 20 Jan 2008 - 111 Je ne pense pas qu'on doivent parler de regression civilisationnelle. Je suis du genre pragmatique, voire fataliste. C'est pourquoi je pense que c'est ainsi que va notre civilisation, et nous n'y changerons rien. Cela fait partie de ce que j'aime appeller le Destin Ce n'est pas une regression, c'est plus un chemin parmis tant d'autres. Et puis, rien n'a vraiment changĂ©. Le pays reste dirigĂ© par une minoritĂ© cultivĂ© et gĂ©nĂ©ralement fermĂ©, alors que le peuple, inculte et influençable Ă souhait, ne demande qu'Ă continuer sa petite vie tranquille, sans augmentation d'impots, et sans Maxime "Panem et Circanses" n'a jamais Ă©tĂ© autant d' dirigeante connait plutot bien nos origines, et c'est d'ailleurs le premier pas vers une distinction de la masse. Avoir une bonne culture antique arrache souvent aux amis, des "t'en connais des choses toi !".Je terminerai par cette citation de Churchill que j'aime beaucoupPlus vous saurez regarder loin dans le passĂ©, mieux vous verrez dans le futur_________________" L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste "NapolĂ©on 1er nidorPirate de Cnide Nombre de messages 324Age 31Date d'inscription 24/02/2007Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Dim 20 Jan 2008 - 1614 Belle citation Pas grand chose Ă rajouter. odjobNomade de la steppeNombre de messages 1Date d'inscription 18/11/2009Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Mer 18 Nov 2009 - 032 Bonsoirs j'ai eu cette questions comme sujet de dissertation, voila le travail que j'ai fait en 1H sous la pression du temps La culture travaille-t-elle Ă nous rendre plus humains ? »La culture est un terme trĂšs vaste qui englobe les arts, les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de lâĂȘtre humain, les systĂšme de valeurs, les traditions et les croyances. la culture câest ce qui demeure dans lâhomme lorsquâil a tout oublier » dâun proverbe culture dâun groupe dâindividu est une culture collective qui comprend toute les valeurs de ce groupe, mais il y a aussi une culture individuelle comprise comme connaissance de la culture collective dont on la culture peut ĂȘtre un frein celon lâusage quâil en ai fait a lâĂ©panouissement de lâĂȘtre humain, elle peut aussi y participer et le bonifiĂ©. En effet, lâhomme contrairement aux autres espĂšces ne se contentent pas de suivre sa nature, il lâinventent et la transmet ensuite de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Câest sa la culture mais est ce vraiment bĂ©nĂ©fique a lâhomme ?Jean jacque rousseau dis lâhomme est bon naturellement câest la sociĂ©tĂ© qui le rend mauvais » Ce qui veux dire que si lâhomme transmet ces connaissances et ce quâil pense juste, il transmet aussi ses dĂ©faults, ces mauvaises habitudes. Comme par exemple au Mali, en afrique ou 80% de la population pratique lâexcision et trouvent cela important, et bĂ©nĂ©fiquent pour leurs filles. Alors que dans dâautres pays ceci est considĂ©rĂ© comme une mutilation transmet Un homme seul, nâayant jamais conu dâautre homme et ayant toujours vĂ©cu seul est il moins un homme que un autre individu qui lui dispose dâun patrimoine, dâune culture familiale, dâune Ă©ducation ?Un homme sans culture est il toujours un homme ? un proverbe africain dis "Un homme sans culture ressemble Ă un zĂšbre sans rayures". Mais la culture permet aussi a lâhomme de sâĂ©panouir de se effet comme le dis le proverbe africain plus haut un homme sans culture nâexiste pas, car câest un besoin vitale » pour lâhomme, au second lui permet dâavoir une santĂ© mentale saine, de communiquer, de partager, de construire, tout ce qui est propre a la race humaine et qui permet la pĂ©rĂ©nitĂ© de lâespece. Comme par exemple Claude LĂ©vi-Strauss qui dis la prohibition de lâinceste marque le passage de la nature Ă la culture »La prohiition de lâinceste est une rĂšgle universelle qui câest transmise depuis quâelle est apparue de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Câest la naissance de la FreĂŒd aimer son prochain » nâest pas naturel mais culturel ce qui la aussi a permis a lâhomme de faire un pas en avant en faisant reculant le singe qui est en nous puisque, aimer son prochain , se forcer a ĂȘtre aimable, serviable, constitue lâĂ©ducation et permettent a notre sociĂ©tĂ© de se solidariser, dâĂȘtre de nombreuse associations dâaide a travers le monde qui existent actuellement tel que EMMAUS, La croix rouge et dâ la culture câest avant tout choisir, câest donne le loisir a lâHomme de dĂ©cider de son chemin. Ainsi l'Homme cultivĂ© peut se dĂ©solidariser des humains, il peut s'auto exclure pour la simple et bonne raison qu'il en sait plus que les autres. Il en devient parfois austĂšre, froid, seulement animĂ© par sa soif de savoir, son envie d' il peux au contraire se sentir plus proche de ces semblables grĂące Ă la culture, lâĂ©ducation quâils lui aura Ă©tĂ© transmise. Contenu sponsorisĂ©Sujet Re La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? La culture travaille-t-elle Ă rendre l'homme plus humain? Page 1 sur 1 Sujets similaires» en quoi la culture modifie t-elle les perceptions?» L'histoire est-elle une science?» Un nouvel humain?Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumLe Monde Antique Vie du Forum Philosophie et dĂ©batsSauter vers
Ce texte est issue dâune intervention de Patrice Bride Ă un colloque organisĂ© en mars 2018 par la Mission ouvriĂšre. Il prĂ©sente la dĂ©marche de la coopĂ©rative le travail quâil sâagit de dire, la mĂ©thode choisie pour lâentendre et le mettre en textes, ce que nous en entendons au travers de nos rĂ©cits, et enfin nos motivations Ă le faire dire. Notre coopĂ©rative Dire Le Travail a pour objet de mettre le travail en mots, en discussion, en textes. Mais quel est ce travail que nous prĂ©tendons dire ? Le terme doit ĂȘtre explicitĂ© il est polysĂ©mique, et chargĂ© de reprĂ©sentations et de valeurs. Il est connotĂ© parfois trĂšs positivement, dans le registre de la passion ou de la crĂ©ation, parfois trĂšs nĂ©gativement, du cĂŽtĂ© de la souffrance ou de lâaliĂ©nation. Quel est ce travail que nous prĂ©tendons dire ? Soulignons dâabord notre souci de distinguer le travail de lâemploi. Un emploi dĂ©signe une occupation bornĂ©e dans le temps on embauche Ă 8 h le matin, on quitte son poste Ă 17 h le soir, et le reste du temps est autre chose des loisirs, du repos, de la vie privĂ©e, de la vie sociale. On recherche un emploi Ă lâissue de la scolaritĂ©, aprĂšs lâinsouciance de lâenfance, jusquâĂ lâĂąge fatidique de la retraite, pour profiter enfin dâune vie sereine et paisible. Lâemploi dĂ©signe une activitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e, contractualisĂ©e. Le travail quâil sâagit de dire » pour nous est Ă entendre dans un sens beaucoup plus large ce que lâon fait dans la vie », pour reprendre le titre de notre livre. Câest le travail qui occupe lâesprit parfois dĂšs le rĂ©veil, et encore souvent bien aprĂšs ĂȘtre rentrĂ© chez soi. Câest le travail dont on rĂȘve dĂšs lâenfance, ou encore le travail auquel on peut enfin se consacrer pendant sa retraite, quitte Ă ce quâil soit bĂ©nĂ©vole. Câest le travail au sens de tout ce que lâon fait, bien au-delĂ de ce quâon est censĂ© faire Ă son poste, de ce qui est prĂ©vu dans le contrat avec lâemployeur. Dans une expression ordinaire, on dit parfois que lâon travaille pour gagner sa vie ». Certes, au sens prosaĂŻque pour obtenir un revenu, alimenter son compte en banque. Mais on dit aussi ne pas perdre sa vie Ă la gagner ». Il y a bien autre chose Ă gagner et Ă perdre au travail quâun revenu. Le travail peut rendre la vie plus riche. Il peut mĂȘme donner un sens Ă son existence, parce que lâon est fier de ce que lâon fait, parce que lâon se rend utile Ă dâautres. Câest, dans une premiĂšre entrĂ©e, ce travail que nous ambitionnons de faire dire Ă nos interlocuteurs. Et ce nâest pas une lubie les personnes que nous rencontrons ont beaucoup de choses Ă nous dire dans ce registre. Elles acceptent avec bonne volontĂ©, parfois mĂȘme soulagement, dâĂ©voquer ce qui les porte dans le travail un engagement personnel, une recherche dâaccomplissement au travers dâune activitĂ©, lâenvie et le besoin dâĂȘtre utile aux autres. Ainsi, jâai rencontrĂ© pour un entretien deux conducteurs de TGV. Tous les deux font le mĂȘme mĂ©tier, ont Ă peu prĂšs la mĂȘme expĂ©rience de la conduite, et sont mĂȘme fonctionnellement interchangeables si lâun est empĂȘchĂ© de prendre son poste, il faut que lâautre puisse le remplacer au pied levĂ©, dâune façon transparente pour leurs collĂšgues comme pour les passagers. Je prenais donc le risque quâils me racontent la mĂȘme histoire. Mais ce sont bien deux personnes diffĂ©rentes que jâai interviewĂ©es, qui ont certes les mĂȘmes tĂąches Ă effectuer, mais qui en fait ne font pas la mĂȘme chose dans leur vie ». Ces deux conducteurs nâont pas les mĂȘmes prĂ©occupations, les mĂȘmes prioritĂ©s, les mĂȘmes satisfactions Ă leur travail. Il ne sâagit bien sĂ»r pas de les opposer ou de donner raison Ă lâun ou Ă lâautre, mais de prendre la mesure de la diversitĂ© des rapports singuliers que chacun entretient avec le travail. Il y a donc bien de quoi constituer des rĂ©cits. Mais si nous nous intĂ©ressons tant au travail, ce nâest pas seulement pour saisir dans nos textes ces engagements subjectifs. On travaille pour soi, sur soi, mais on travaille aussi pour les autres, avec les autres. Le travail est aussi une activitĂ© sociale. Un travail inutile est insupportable ainsi dâun vigile de nuit dans un immeuble de bureaux sous alarme, qui sait quâil nâest lĂ que parce que sa prĂ©sence est requise par le contrat dâassurance. Il nâavait rien Ă faire, et il nâen pouvait plus de ne rien faire. Si travailler donne une existence sociale, câest par la contribution que lâon apporte Ă une Ćuvre commune, au fonctionnement du monde. Câest bien pour cela que nos rĂ©cits peuvent toucher le lecteur ce sont des rencontres, avec des personnes que lâon cĂŽtoie dans la sociĂ©tĂ©, mais aussi des personnes qui agissent sur nous parce quâelles conduisent les trains, parce quâelles nous protĂšgent, nous soignent, nous alimentent, nous cultivent. Comment nous y prenons-nous pour faire dire ce travail ? Le projet initial de la coopĂ©rative Ă©tait dâouvrir un espace dâexpression, mais plutĂŽt dans lâidĂ©e de laisser la plume aux travailleurs. Nous avions la conviction, gĂ©nĂ©reuse, mais peut-ĂȘtre un peu naĂŻve, que, dans notre sociĂ©tĂ© fortement scolarisĂ©e, lâimmense majoritĂ© des travailleurs maitrisent suffisamment lâĂ©crit pour ĂȘtre en mesure de dire leur travail, pourvu quâon le leur propose, pourvu quâon les accompagne dans la dĂ©marche. Pas si simple⊠Un entretien prĂ©alable, pour ĂȘtre dĂ©gagĂ© de la charge du passage Ă lâĂ©crit, a montrĂ© tout son intĂ©rĂȘt en Ă©voquant dâabord ce quâil y a Ă dire, pour rĂ©flĂ©chir ensuite Ă la meilleure maniĂšre de le mettre par Ă©crit. Et puis, chemin faisant, nouvelle dĂ©couverte un entretien sur le travail ne consiste pas Ă communiquer Ă son interlocuteur quelque chose qui serait dĂ©jĂ prĂ©sent Ă lâesprit, dont il y aurait juste Ă rendre compte en le mettant en mots. Lâentretien est une interaction entre celui qui sâexprime et celui qui lâamĂšne Ă sâexprimer, orientĂ©e vers un projet commun, en lâoccurrence prĂ©parer une publication. Une belle analogie conduire un entretien, puis le mettre en rĂ©cit, câest comme prendre une photographie. La personne photographiĂ©e accepte de se montrer, choisit ce quâelle veut montrer dâelle, quitte Ă dĂ©couvrir que ce quâelle montre nâest pas ce quâelle croyait. Le photographe ne se contente pas de capter un morceau de rĂ©el, parce quâil a son regard, ses choix esthĂ©tiques. Il met de lui dans la photographie autant que son sujet. Deux photographes ne feront pas le mĂȘme portrait dâune personne. Au final, câest bien sĂ»r la personne photographiĂ©e qui a droit de regard sur la publication de lâimage ; mais il a fallu le travail du photographe pour que le portrait attire lâattention du spectateur, lâinterpelle, lui parle. De la mĂȘme maniĂšre, deux collecteurs de notre coopĂ©rative ne conduiront pas le mĂȘme entretien, ne produiront pas le mĂȘme rĂ©cit. Dans notre mĂ©thodologie, câest bien sĂ»r celui qui a racontĂ© son travail qui a le dernier mot sur le texte. Mais le travail du rĂ©dacteur est indispensable pour mettre en valeur ce quâil a fait dire de lâactivitĂ© de son interlocuteur, le porter aux lecteurs qui en sont les destinataires. Que nous disent nos interlocuteurs ? Trois idĂ©es fortes ressortent de ces rĂ©cits. Tout dâabord le constat quâaucun travailleur ne peut se contenter de faire ce quâon attend de lui. Chacun dĂ©borde nĂ©cessairement le cadre prescrit par son poste, parce quâil y a toujours de lâinattendu dans lâactivitĂ©, parce quâon ne peut jamais rĂ©duire lâaction sur la rĂ©alitĂ© Ă des procĂ©dures Ă appliquer. Ainsi ce dermatologue dont le mĂ©tier est Ă priori bien circonscrit ses patients attendent de lui quâil soigne leurs problĂšmes de peau. Mais lui nous a dit mesurer trĂšs bien que les symptĂŽmes quâon lui dĂ©crit, quâil observe, signalent des troubles internes complexes et dĂ©licats, que ne suffira pas Ă traiter la pommade. Mais il nous a dit aussi ne pas ĂȘtre psychologue, ni assistant social, nâavoir ni les compĂ©tences ni les ressources pour intervenir sur les causes du malaise qui se manifeste par un herpĂšs, un eczĂ©ma ou un psoriasis. Il doit se contenter de faire ce quâil sait faire, dĂ©livrer lâordonnance attendue. Mais il sait aussi que pour bien faire son travail, il doit, devrait en faire un peu plus. Ăa lâembarrasse, et câest cet embarras-lĂ qui constitue le dĂ©fi de chaque rendez-vous, qui lâoccupe, et dont il nous fait part fortement dans son rĂ©cit. Autre exemple un jeune brancardier en hĂŽpital, chargĂ© de transporter les personnes de leur chambre vers le bloc opĂ©ratoire, et retour. Mes premiĂšres questions Ă©taient techniques comment fait-on pour dĂ©placer dĂ©licatement une personne du lit sur le brancard, opĂ©ration indispensable, mais risquĂ©e ? Comment fait-on pour manipuler les personnes sans aggraver leur Ă©tat ? Mais ces aspects du mĂ©tier ne lâintĂ©ressaient pas beaucoup, parce quâil les maitrisait, parce quâil effectuait les bons gestes sans avoir besoin dây rĂ©flĂ©chir. Ce quâil avait envie de me raconter lui appartenait en propre. Il sâĂ©tait fixĂ© un dĂ©fi personnel Ă chaque nouveau malade faire en sorte que celui quâil prend en charge dans un certain Ă©tat de crispation, inquiet de la perspective dâĂȘtre livrĂ© au bistouri, pĂ©nĂštre dans le bloc opĂ©ratoire cinq minutes plus tard avec le sourire. Durant les quelques minutes quâil allait passer en compagnie du malade, tandis quâil poussait le lit roulant dans les couloirs, il allait puiser dans son rĂ©pertoire de plaisanteries, de propos de circonstance ou dâanecdotes, en fonction de lâĂąge de la personne, de son Ă©tat, pour la distraire de ses prĂ©occupations, et obtenir le sourire recherchĂ©. Personne ne lui demandait cela, cette tĂąche ne figurait pas dans sa fiche de poste, on ne le payait pas pour ça. Mais pour lui, câĂ©tait une dimension essentielle de son travail. DeuxiĂšme constat les personnes qui nous parlent de leur travail sont prises de façon considĂ©rable dans la relation aux autres. On ne fait jamais un travail seulement technique, seul dans son coin. Les autres sont lĂ , sinon physiquement, du moins dans la tĂȘte. Je pense au texte dâun manageur qui travaille en open space, sous le regard de ses collĂšgues et subordonnĂ©s, mais aussi avec les messages qui tombent, les rĂ©unions Ă assurer, Ă prĂ©parer puis Ă dĂ©brieffer, les relations Ă entretenir avec les prestataires, la hiĂ©rarchie, les clients. Et les journĂ©es passent Ă toute vitesse Ă se dĂ©pĂȘtrer de tout cela. La relation aux autres est souvent stimulante, au meilleur de la coopĂ©ration ainsi pour lâĂ©quipe du canot de sauvetage en mer au cours dâune intervention pĂ©rilleuse. Elle est parfois perturbante, quand le ton dĂ©rape. Elle est problĂ©matique lorsquâon en est saturĂ©, tout autant lorsquâon en manque. Autre rĂ©cit celui dâune personne travaillant sur une aire de repos dâautoroute. Lui aussi voit passer Ă©normĂ©ment de monde, et son texte dĂ©crit les vagues successives de clients tout au fil de la journĂ©e. Mais la plupart ne le voient pas, ne le considĂšrent pas, parce quâils sont occupĂ©s Ă autre chose, parce quâil est rendu anonyme par lâuniforme, invisible dans le dĂ©cor standardisĂ©, parce que, si on a affaire Ă lui, ce nâest que pour rĂ©gler son sandwich ou son plein dâessence. AprĂšs avoir dĂ©couvert ce rĂ©cit, beaucoup de lecteurs nous affirment ne plus rentrer dans une aire de repos sans regarder et dire bonjour aux personnes qui sont lĂ , qui travaillent Ă leur service⊠TroisiĂšme idĂ©e les travailleurs que nous rencontrons sont trĂšs soucieux du monde qui les environne. Ils ont bien conscience quâau-delĂ de leur mĂ©tier prĂ©cis, au-delĂ de la prĂ©occupation de gagner de quoi subvenir Ă leurs besoins, leur activitĂ© professionnelle leur fait porter une certaine responsabilitĂ© sociale. Une dame qui ne fait que cueillir des pommes dans les vergers toute la journĂ©e, des pommes et encore des pommes, dit son souci de la qualitĂ© des fruits, en les manipulant avec prĂ©caution dâune part, mais aussi en sâinquiĂ©tant de lâutilisation excessive de produits chimiques par le propriĂ©taire. Câest une constante chez tous les travailleurs du monde agricole que nous rencontrons ils ont conscience que leur travail est au service de lâalimentation de tous. Chacun se dĂ©brouille comme il peut de ces affaires de pesticides, dâengrais, de prĂ©servation des sols. Chacun a sa rĂ©ponse propre, pense faire au mieux. Aucun nâest indiffĂ©rent au fait quâil sâagit au final, avec cette expression forte, de nourrir le monde ». Ă quoi bon dire le travail ? Pour terminer, je voudrais dire quelques mots des finalitĂ©s de notre dĂ©marche. Et ce, Ă partir de deux citations. Lâune dâun sociologue français de lâaprĂšs-guerre, Georges Friedmann Lâhomme est toujours plus grand que sa tĂąche. » On nâest jamais seulement infirmiĂšre, policier, secrĂ©taire, mĂ©canicien. On a besoin de se comporter comme un ĂȘtre humain Ă part entiĂšre, sans se laisser rĂ©duire Ă une fonction. Sur le plan politique, il nous semble aller de soi, en tout cas depuis quâexiste le suffrage universel, que nâimporte quel citoyen est compĂ©tent pour dĂ©terminer les orientations politiques de la sociĂ©tĂ© dans laquelle il vit. Quelles que soient ses compĂ©tences, son niveau dâĂ©ducation, sa culture, son niveau dâinformation, son bulletin de vote vaut celui dâun autre. Dire le travail, câest considĂ©rer que lâactivitĂ© de chacun dĂ©passe le seul accomplissement dâune tĂąche, contribue au fonctionnement du monde, et donc donne voix au chapitre pour dĂ©cider de toutes les questions de la vie commune. Nous voulons contribuer Ă ce que cette conception de la citoyennetĂ© franchisse les portes des institutions qui organisent le travail. Lâautre citation se trouve dans lâĂ©vangile de Matthieu Lâhomme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Je me permets une reformulation un peu plus laĂŻque lâĂȘtre humain au travail ne cherche pas seulement des satisfactions matĂ©rielles ; il est toujours portĂ© par autre chose, de lâordre du symbolique. Pour le dire de façon dramatique on ne se suicide pas au travail Ă cause dâune baisse de salaire ou dâune augmentation de son temps de travail. Des personnes en viennent Ă cette extrĂ©mitĂ©, comme le montre lâactualitĂ©, mais ce nâest jamais pour des questions matĂ©rielles. Câest souvent pour des mots, des paroles qui blessent, voire qui tuent lorsquâelles portent sur la question essentielle de la reconnaissance de lâindividu dans un collectif. LâactivitĂ© de travail relie de façon trĂšs forte les sujets les uns aux autres et au monde, et câest cela qui mĂ©rite dâĂȘtre dit. En parlant de son travail, on parle de son humanitĂ©, de sa place dans le vivant, de ce qui nous transcende. Patrice Bride, coopĂ©rative Dire Le Travail
N'oubliez pas de cliquer sur les liens des diffĂ©rentes problĂ©matiques, afin d'accĂ©der Ă un choix de textes relatifs Ă cette problĂ©matique particuliĂšre. I. DĂ©finition du travail - A quoi reconnaĂźt-on qu'une activitĂ© est un travail ? - Peut-on identifier oeuvre et travail ? - Les ouvriers, les travailleurs, la main d'oeuvre ces dĂ©nominations sont-elles Ă©quivalentes ? - Qu'advient-il du travail quand il devient un emploi ? 1. L'opposition entre travail manuel et travail intellectuel - La distinction entre travail manuel et travail intellectuel vous paraĂźt-elle fondĂ©e ? - Que vaut l'opposition du travail manuel et du travail intellectuel ? 2. Travail et technique 3. Travail et culture a. Travail et art - L'activitĂ© de l'artiste relĂšve-t-elle du travail ou du jeu ? - L'art est-il un travail ou un jeu ? - Entre les oeuvres d'art et les produits du travail, la diffĂ©rence est-elle irrĂ©ductible ? 4. Travail et nature humaine - Le travail manifeste-t-il mieux que le jeu la nature de l'homme ? - Le travail nous rend-il plus humain ? - Peut-on dire du travail qu'il fait violence Ă la nature humaine ? - DĂ©finir l'homme comme travailleur » vous paraĂźt-il suffisant ? - Le travail dĂ©nature-t-il l'homme ? - Les animaux travaillent-ils ? - Pourquoi travailler ? - Pourquoi travaillons-nous ? - Qu'est-ce qui justifie le travail ? - Que gagnons-nous Ă travailler ? - Ne travaille-t-on que par intĂ©rĂȘt ? - L'homme peut-il se contenter de travailler en vue du seul gain ? - Faut-il faire l'Ă©loge du travail ? 1. Le sens ou l'absence de sens du travail - Qu'est-ce qui peut donner un sens au travail ? - Est-ce par son travail que l'homme prend conscience qu'il a une histoire ? - Le travail est-il le lien le plus Ă©troit entre l'homme et la rĂ©alitĂ© ? - Travailler, est-ce seulement ĂȘtre utile ?- Le travail se justifie-t-il seulement par son utilitĂ© ? - Ne travaille-t-on que par intĂ©rĂȘt ? - Ne travaille-t-on que pour gagner de l'argent ? - Le salaire est-il la seule raison d'ĂȘtre du travail ? - Que gagne-t-on Ă travailler ? - Travailler plus pour gagner plus, est-ce souhaitable ? - Le travail a-t-il pour but d'assurer la domination de l'homme sur la nature ? - Travail et nature ? - Le travail humanise-t-il la nature ? - Le travail humanise-t-il l'homme ou la nature ? - Le travail n'est-il pour l'homme qu'un moyen de subvenir Ă ses besoins ? - Ne travaille-t-on que pour subvenir Ă ses besoins ? - Faut-il travailler pour ĂȘtre heureux ? - Une activitĂ© inutile est-elle pour autant sans valeur ? - Sans les Ă©changes, le travail aurait-il une valeur ? - Le travail a-t-il une valeur morale ? Valeur d'usage et valeur d'Ă©change - Quel sens donner Ă l'expression se rĂ©aliser dans son travail » ? - Le travail est-il pour l'individu le moyen de devenir une personne ? - Peut-on dire que tout travail travaille Ă faire un homme en mĂȘme temps qu'une chose » ? - La reconnaissance de la personne peut-elle ĂȘtre indiffĂ©rente Ă la juste rĂ©tribution du travail ? - A la question Qu'est-ce qu'ĂȘtre normal ?, Freud rĂ©pondait Aimer et travailler. » Cette rĂ©ponse est-elle fondĂ©e ? - Marx Ă©crit que, dans la sociĂ©tĂ© communiste, le travail, de "simple moyen de vivre", deviendra "le premier besoin de l'existence". Comment concevez-vous une telle transformation ? Vous paraĂźt-elle possible ? a. Travail et conscience de soi - Le travail permet-il de prendre conscience de soi ? b. Travail et plaisir - Tout travail est-il souffrance ? - Peut-on prendre du plaisir Ă travailler ? 6. La paresse - Le sens commun tient volontiers le travail pour une malĂ©diction et la paresse pour un vice. Y a-t-il lĂ , ou non, une contradiction ? 1. L'expĂ©rience du travail ; le "travailler" - Le travail est-il le lien le plus Ă©troit entre l'homme et la rĂ©alitĂ© ? - Le travail est-il nĂ©cessairement aliĂ©nant pour l'homme ? 2. La division du travail - La division du travail peut-elle ĂȘtre source d'unitĂ© sociale ? 3. La rationalisation du travail taylorisme, fordisme... 4. Le travail et la machine - Les machines nous libĂšrent-elles du travail ? - L'homme doit-il craindre que la machine travaille pour lui ? - Y a-t-il en l'homme des fonctions qu'il ne puisse dĂ©lĂ©guer Ă des machines ? - Qu'est-ce que produire ? 1. Travail et capital 2. Travail et salaire 3. Valeur d'usage et valeur d'Ă©change 4. La sociĂ©tĂ© de consommation5. Produire un objet/une oeuvre - Qu'est-ce qui distingue une Ćuvre d'art d'un objet quelconque ? - Entre les Ćuvres d'art et les produits du travail, la diffĂ©rence est-elle irrĂ©ductible ? 1. Le travail comme nĂ©cessitĂ© - Les hommes peuvent-ils se passer de travailler ? - Le travail est-il une fatalitĂ© ? - Le travail est-il une obligation, une contrainte, ou une nĂ©cessitĂ© ? - Le travail n'est-il qu'une contrainte ? - Peut-on concevoir que le travail ne soit pas une nĂ©cessitĂ© ? - Le travail est-il une nĂ©cessitĂ© ou un devoir ? - Est-ce la nĂ©cessitĂ© qui pousse l'homme Ă travailler ? 2. Le travail comme servitude, contrainte, aliĂ©nation - Le travail est-il servitude ou libertĂ© ? - Peut-on affranchir le travailleur de toute servitude ? - Abolir le travail et libĂ©rer le temps, est-ce la mĂȘme chose ? - Comment est-il possible que le travail, supposĂ© assurer la domination de l'homme sur la nature, puisse devenir source d'aliĂ©nation ? - Le travail est-il nĂ©cessairement aliĂ©nant pour l'homme ? - Le sens commun tient volontiers le travail pour une malĂ©diction et la paresse pour un vice. Y a-t-il lĂ , ou non, une contradiction ? - L'homme doit-il craindre que la machine travaille pour lui ? 3. Le travail comme droit - Le travail est-il pour l'homme moderne, un droit ou bien une fatalitĂ© ? - Pourquoi parler du travail comme d'un droit ? - Y a-t-il un droit au travail ? - Le travail est-il un droit ? - Le travail figure-t-il au nombre des droits de l'homme ? 4. Le travail libĂ©rateur - Que signifie l'idĂ©e de libertĂ© du travail » ? - Le travail rend-il libre ? - Le travail est-il nĂ©cessaire pour devenir libre ? - Une sociĂ©tĂ© sans travail est-elle souhaitable ? 1. Le travail source d'unitĂ© - Peut-on concevoir que le travail, mĂȘme s'il sĂ©pare les hommes, soit aussi ce qui les unit ? - La division du travail peut-elle ĂȘtre source d'unitĂ© sociale ? 2. Le travail comme reflet de la sociĂ©tĂ© ; travail et discrimination 3. Travail et justice - L'inĂ©gale puissance de travail des hommes est-elle source d'injustice ? - La reconnaissance de la personne peut-elle ĂȘtre indiffĂ©rente Ă la juste rĂ©tribution du travail ? - Le travail instaure-t-il entre les hommes l'Ă©galitĂ© ou l'inĂ©galitĂ© ? VII. Le travail et le temps 1. Le temps de travail - Travailler, est-ce perdre son temps ? - Mesurer le temps de travail, n'est-ce pas soumettre Ă la mesure l'homme qui travaille ? 2. Travail et loisir - Le loisir est-il le but vĂ©ritable du travail ? - Le travail est-il plus formateur que les loisirs ? - Le travail manifeste-t-il mieux que le jeu la nature de l'homme ? - Le loisir peut-il avoir un sens quand le travail n'en a pas ? - Travailler moins, est-ce mieux vivre ? - Est-il toujours possible de faire la diffĂ©rence entre travail et divertissement ? - Abolir le travail et libĂ©rer le temps, est-ce la mĂȘme chose ? Date de crĂ©ation 20/03/2006 2041 DerniĂšre modification 22/06/2022 0805 CatĂ©gorie Classes prĂ©paratoires Page lue 21050 fois
Notre siĂšcle aime Ă rĂ©pĂ©ter que bonheur et travail sont indissociables. Le travail, câest la santĂ©, nous assĂšne-t-on. Il Ă©loigne lâennui, le vice et le besoin. Il humanise par le lien social quâil crĂ©e et maintient nos capacitĂ©s intellectuelles en Ă©veil. Il redresse le perverti, moralise le dĂ©voyĂ©, rend lâhomme vertueux. Ceux qui choisissent dĂ©libĂ©rĂ©ment de ne pas travailler subissent lâopprobre de leurs contemporains. Que nâa-t-on pas dit sur les rentiers, les oisifs ou plus simplement, les femmes au foyer?Cette vision du travail comme nĂ©cessaire Ă nos existences est pourtant relativement rĂ©cente. Dans Splendeurs et misĂšre du travail», Alain de Botton rappelle que si le travail a toujours Ă©tĂ© au centre de toutes les sociĂ©tĂ©s, la nĂŽtre est la premiĂšre Ă suggĂ©rer quâil pourrait ĂȘtre beaucoup plus quâune pĂ©nitence ou une punition, et que nous devons chercher Ă travailler mĂȘme en lâabsence dâun impĂ©ratif financier.»Le travail, signe dâinfĂ©rioritĂ©Lâhistoire des hommes est en effet faite dâune modĂ©ration, voire dâune dĂ©fiance envers le travail. Aucune sociĂ©tĂ© avant la nĂŽtre nâa Ă©tĂ© vouĂ©e au travail», rappelle Jacques Ellul dans son livre Pour qui, pourquoi travaillons-nous?». Pour les peuples de lâAntiquitĂ©, il Ă©tait une affaire dâĂȘtres infĂ©rieurs, tournĂ©s exclusivement vers la subsistance physique. Ergophobe notoire, Aristote parlait dâune incompatibilitĂ© fonciĂšre entre la satisfaction et un emploi rĂ©tribuĂ© tous les travaux rĂ©munĂ©rĂ©s absorbent et amoindrissent lâesprit.» En outre, si Grecs et Romains des temps anciens relĂ©guaient leurs activitĂ©s manuelles aux esclaves, ils nâaccablaient pas pour autant ces derniers de corvĂ©es. Les tĂąches Ă©taient gĂ©nĂ©ralement lĂ©gĂšres, et il y a vait de larges temps de loisir. Ce qui faisait lâesclave, câĂ©tait plus sa privation de libertĂ© ou de citoyennetĂ© que le travail», note Jacques la conception aristotĂ©licienne, le christianisme est venu ajouter la doctrine selon laquelle les misĂšres du travail sont un moyen appropriĂ© dâexpier le pĂ©chĂ© originel. Dans les siĂšcles chrĂ©tiens» du Moyen Ăge, le travail Ă©tait ainsi regardĂ© comme servile, signe dâinfĂ©rioritĂ© et de dĂ©chĂ©ance. Pour rappel, la GenĂšse, loin de le dĂ©finir comme un moyen de se rĂ©aliser et dâatteindre le bonheur, le qualifie de chĂątiment divin Puisque tu as mangĂ© de lâarbre que je tâavais formellement interdit de manger, tu gagneras ton pain Ă la sueur de ton front.»Le travail, un outil de dĂ©veloppement personnelQuel a Ă©tĂ© le point tournant, le moment oĂč le travail a cessĂ© dâĂȘtre considĂ©rĂ© comme une pĂ©nitence pour devenir la valeur centrale de notre civilisation? Pour Jacques Ellul, lâEglise a commencĂ© Ă valoriser le travail Ă partir du 17Ăšme siĂšcle par opportunisme, pour sceller une alliance avec la bourgeoisie dont il Ă©tait le moteur de sa puissance en expansion. DĂšs cet instant, lâhomme qui consacrait sa vie au travail est devenu une sorte de saint Bon travailleur, si tu manques la messe du dimanche parce que le patron te retient Ă lâusine, nâaie pas de scrupules le Bon Dieu a dit que le travail est une priĂšre».Au 19Ăšme siĂšcle, avec les penseurs allemands, la morale bourgeoise sâest muĂ©e en morale ouvriĂšre et câest dans les cercles socialistes que lâon a trouvĂ© les discours les plus exaltĂ©s sur le travail. Ce sont les bourgeois qui ont inventĂ© la formule de lâĂ©minente dignitĂ© du travailleur mais câest Marx qui a conduit le prolĂ©taire dans cette conviction dĂ©sormais indĂ©racinable», relĂšve Jacques nos jours, le travail est considĂ©rĂ© comme un outil de dĂ©veloppement personnel et de rĂ©alisation de soi. IntrinsĂšquement liĂ© Ă notre sens de lâidentitĂ© â ne dit-on pas je suis avocat, mĂ©decin, ou architecte» et non jâexerce le mĂ©tier dâavocat, de mĂ©decin ou dâarchitecte»? â dâaucuns le considĂšrent comme le pivot autour duquel sâordonne la construction de soi. La question la plus insistante qui nous est dâailleurs posĂ©e lorsque nous faisons la connaissance de quelquâun ne porte pas sur nos loisirs ou sur nos lectures mais bien sĂ»r ce que nous faisons dans la vie».Le travail peut isoler lâindividuMais une existence remplie de sens passe-t-elle nĂ©cessairement par le portail dâun emploi? Le travailleur qui sâidentifie Ă sa fonction et se perd dans son rĂŽle nâoublie-t-il pas sa personnalitĂ© toute entiĂšre? Pour Alain de Botton, il y a une cruautĂ© irrĂ©flĂ©chie qui se cache dans la magnanime affirmation bourgeoise que chacun peut parvenir au bonheur par le travail Ce nâest pas que cette chose soit invariablement incapable de nous procurer ledit bonheur, seulement quâelle ne le fait presque jamais. Et lorsquâune exception est prĂ©sentĂ©e comme une rĂšgle, nos infortunes individuelles, au lieu de nous sembler ĂȘtre des aspects quasi inĂ©vitables de lâexistence, pĂšsent sur nous comme des malĂ©dictions particuliĂšres.»Juliet Schor, auteure du livre La vĂ©ritable richesse», rappelle que le travail peut isoler lâindividu. Quand on peut se permettre dâacheter des services, on les demande moins souvent comme une faveur. Quand on passe beaucoup de temps au travail, les coups de main gratuits donnĂ©s aux amis et aux voisins se font rares. La prospĂ©ritĂ© elle-mĂȘme peut ĂȘtre corrosive pour la communautĂ©, en rĂ©duisant le besoin que nous avons les uns des autres.»Les travailleurs polluent plusDe plus, avoir un travail et, pour certains, de gros revenus ne garantit pas la fĂ©licitĂ©. Les Ă©tudes aboutissent Ă ce rĂ©sultat surprenant dans plusieurs pays riches, le niveau de bien-ĂȘtre reste le mĂȘme depuis des dĂ©cennies alors que le revenu a beaucoup augmentĂ©. Les donnĂ©es des enquĂȘtes suggĂšrent en outre que la croissance rapide et la prospĂ©ritĂ© matĂ©rielle de la Chine ont rĂ©duit, et non augmentĂ©, le degrĂ© de satisfaction de sa population.» Si le couple revenus plus accumulation des heures de travail» nâapporte guĂšre de bien-ĂȘtre supplĂ©mentaire, quâest-ce qui en apporte? Sans surprise, passer plus de temps avec ses amis et sa famille et prendre le temps pour les repas et lâexercice Schor rappelle enfin que les mĂ©nages qui travaillent plus consomment et polluent plus. Or, lâĂ©tat inquiĂ©tant de la planĂšte commande de gagner moins, dĂ©penser moins et dĂ©grader moins. RĂ©duire son temps de travail est non seulement une stratĂ©gie dâamĂ©lioration du bien-ĂȘtre individuel mais aussi une pierre angulaire de la durabilitĂ© Ă©cologique». Fait Ă©trange, les travailleurs qui ralentissent leurs rythmes ne veulent plus revenir en arriĂšre. Dans mes recherches, jâai trouvĂ© des adeptes de la baisse du temps de travail qui avaient Ă lâorigine subi une perte dâemploi ou une rĂ©duction involontaire de salaire ou dâhoraire, mais qui ont ensuite prĂ©fĂ©rĂ© rester riche en temps.» Le mot de la fin doit revenir Ă La BruyĂšre il ne manque Ă lâoisivetĂ© du sage quâun meilleur nom, et que mĂ©diter, parler, lire et ĂȘtre tranquille sâappelĂąt travailler.»
le travail nous rend il plus humain